Quand on fait son propre lait de soja, ou devrais-je dire sa « boisson au soja » (l’emploi du mot « lait » est impropre puisqu’il ne s’agit pas d’un produit laitier), on se retrouve avec de l’okara sur les bras. (Je dis « sur les bras », mais en réalité, je trouve ça génial de partir d’un produit brut pour le transformer en plusieurs matières premières ! C’est économique, écolo et ça fait ressortir le côté créatif qui sommeille en nous…). Bref, je vous vois venir : « okara, quésaco ? ». Alors, pour faire simple, le principe des boissons végétales est de faire tremper des graines ou des noix un certain temps dans une certaine quantité d’eau (plus ou moins longtemps selon les graines : les noix de cajou nécessitent maximum une heure de trempage, alors que le soja jaune doit tremper au moins 24h), avant de les broyer dans leur eau de trempage, et de faire cuire le tout à feu doux dans une large casserole. Le mélange est ensuite filtré dans une étamine fine : on obtient ainsi le lait végétal d’un côté et l’okara de l’autre, soit le résidu insoluble du filtrage. Okara de soja, d’amande, de noisette, les variantes sont multiples ! Visuellement, ça ressemble un peu à de la semoule de couscous cuite, et du point de vue culinaire, je trouve l’okara très intéressant : relativement neutre en goût, on peut l’utiliser comme base de plein de recettes, aussi bien salées que sucrées – cookies, petits pains, muffins, boulettes, cakes, ou encore tout simplement poêlé avec des petits légumes, etc. Les possibilités sont vraiment infinies et n’ont de limites que l’étendue de notre imagination… j’adore !
Hier soir, j’ai décidé de transformer une partie de mon okara en bouchées vapeur, pour continuer dans la veine « cuisine asiatique maison » (et aussi parce que ma grand-mère nous a envoyé une cargaison de gingembre frais en provenance directe de l’île Maurice qui défie toute concurrence, merci Mutti !). Fondantes à souhait, parfumées, avec quelques cacahuètes concassées à l’intérieur pour apporter du croquant, ces bouchées sont un vrai régal accompagnées d’une petite sauce piquante et d’une salade verte. Faut-il le préciser, étant végéta*iennes et sans gluten, elles ont vraiment tout pour plaire ! (Tiens, à propos, c’était hier la « Journée sans viande » !)
Bouchées vapeur à l’okara de soja
Pour une quinzaine de bouchées :
- 150g d’okara (soit le résidu d’environ 50g de graines de soja jaune crues – Avec 150g de graines crues, j’obtiens un litre de boisson au soja et 450g d’okara)
- 1 échalote
- 1 gousse d’ail
- 2 cm de gingembre frais
- quelques brins de coriandre fraîche
- 1 càc de tamari bio
- 1/2 càc de 5 épices
- une pincée de flocons de piment
- 2 càs de flocons de sarrasin
- 2 càs de farine de riz gluant
- une poignée de cacahuètes naturelles grossièrement concassées
- 1 càs de sésame blond complet
- une pincée de sel, quelques tours de moulin de poivre
Placer l’okara dans un saladier moyen.
Peler l’échalote, l’ail et le gingembre, laver et sécher les brins de coriandre fraîche (réserver deux-trois pluches pour le service).
Hacher le tout ensemble (dans un petit robot, ou comme moi avec un petit hachoir à herbes manuel très pratique !) avant de le mélanger à l’okara.
Ajouter ensuite le tamari, les épices et les flocons de sarrasin et laisser gonfler le tout à l’air libre une bonne vingtaine de minutes : les flocons vont ainsi absorber l’excédent d’humidité et s’imprégner des saveurs.
Une fois que le mélange a reposé, ajouter enfin la farine de riz gluant, le sésame et les cacahuètes grossièrement concassées, bien mélanger, puis rectifier si besoin l’assaisonnement.
Former une quinzaine de petites boulettes à la main et les placer dans le panier tapissé de papier sulfurisé de votre cuit-vapeur.
Compter 30 minutes de cuisson à feu moyen-doux à partir du sifflement du cuit-vapeur.
Je les ai servies avec une salade verte et de la sauce piquante pour un dîner léger suivi d’un dessert gourmand, mais pour un repas plus consistant, vous pouvez tout à fait accompagner ces bouchées de riz thaï complet par exemple !
Miam ! 🙂